OM et Coupe de France: la "décima" et c'est tout (1986/91)[4]

OMForum HISTOIRE | L'Olympique de Marseille entretient depuis presque 100 ans une belle histoire d'amour avec la coupe de France. Et comme dans toutes les histoires d'amour, il y a eu des bons moments (10 victoires) et presque autant de moins bons (finaliste à 8 reprises).

A l'aide de l'ouvrage L'histoire de l'Olympique de Marseille dirigé par Florian Sanchez (textes de Jérôme Andréacchio, Emmanuel Jean et Frédéric Rostain), OMForum t'emmène faire une petite virée au cœur du plus beau palmarès de France. Une manière comme une autre de se mettre dans l'ambiance avant la 19e finale de l'histoire du club, qui aura lieu au Stade de France le 21 mai contre le PSG. Mais tu le sais déjà, ça.

A partir de maintenant, tu retrouveras également, par ci par là, de courtes anecdotes de supporters de l'OM qui ont vécu ces finales. Et ce dans le noble but de faire perdurer la tradition de transmission de supporters en supporters pour que jamais ne s'éteigne la passion olympienne. Amen.


L'OM des Parisiens (1924-1927)

Le goût de la défaite (1934-1954)

Le retour des belles années (1969-1976)

La "décima" et c'est tout (1986-1991)

La fin d'une mauvaise série ? (2006-2016)

Bonus : l'histoire de l'OM en Coupe de France en 5 infographies


Dix ans après la victoire de 1976 face à Lyon et seulement deux ans après être remonté en première division, l'OM retrouve enfin la route d'une finale de Coupe de France. Le club est à la poursuite de sa "décima" qu'il remportera enfin mais difficilement. Pourtant, la fin des Minots, l'arrivée de Tapie (1986-1994) et de joueurs emblématiques comme Papin (Ballon d'or 1991), Sauzée ou Waddle transfigurent l'OM. Si bien qu'on se dit que tout est possible avec cet OM qui écrabouille la D1 comme l'Europe et qui ne peut que faire le plein de Coupes de France, comme au milieu des années 20.

1986 : la revanche bordelaise

Après une descente en deuxième division pendant quatre longues années et une saison de transition en D1, terminée en tant que premier non-relégable, la saison 1985/86, bien que moyenne en championnat (12e), va permettre à l'OM de Tapie de se donner une première possibilité de remporter une dixième Coupe.

Le parcours est laborieux même face à de modestes adversaires (Montauban, Pont St-Esprit, Blenod et le Racing Club de Paris) mais les Phocéens donnent tout et sont récompensés. En demi, l'OM affronte Rennes. Le premier match a lieu au Vél et se termine par une victoire sur le plus petit des scores. C'est peu. Au retour, les Rennais ouvrent la marque à la 51e et sont virtuellement qualifiés mais Diallo qualifie l'OM à la 78e.

Souviens-toi, les Marseillais ont déjà battu Bordeaux à deux reprises (1943 et 1969) et le fameux proverbe ne demande qu'à se réaliser. Mais, sur le papier, ce jeune OM ne fait pas le poids en face des stars girondines comme Tigana ou Giresse, entrainées par Aimé Jacquet. Robert est du déplacement :

Un souvenir de voyage. J'étais dans un des trains spéciaux affrétés pour les supporters et on montait à Paris. 5h de TGV, il fallait savoir s'occuper. A l'époque les wagons étaient encore organisés par "quartiers" et je circulais de l'un à l'autre à la recherche d'un collègue de la Plaine, qui devait être en queue de train. A un moment, je franchis un sas et me retrouve plongé dans un épais brouillard de fumée qui noie tout le wagon, j'y voyais pas à 1 mètre. Je reviens en courant vers le contrôleur « Oh y'a le feu, y'a le feu là bas ! ». Le contrôleur me rassure aussitot « Non, ils nous emboucanent avec leur haschisch depuis Avignon ! » Les clubs de supporters venaient de naitre.

Les supporters se retrouvent dans un Parc bondé de monde. La détermination et la réussite marseillaise (Bell a arrêté un pénalty de Reinders à la 25e) font plaisir à voir et permettent à l'OM d'accrocher le nul (Diallo ouvre le score à la 45e sur pénalty, Tigana égalise à la 51e). Les prolongations ne donnent rien jusqu'à la 117e minute. Une faute bordelaise de Reinders sur un dégagement de Bade n'est pas sifflée, Tigana récupère la balle, il centre, les joueurs marseillais sont passifs et Giresse a le temps de le prendre pour, d'un superbe lob tout en finesse, offrir à Bordeaux sa deuxième Coupe de France.

Un résumé de FR3 Aquitaine... côté Girondins donc. Désolé, ce sont les seules images que j'ai trouvées. C'est surtout pour que tu constates par toi-même l'énorme faute de la 117e minute.

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1987 : Bordeaux remet ça

L'année 86/87 est la première vraie année Tapie, symbolisée par l'arrivée de JPP. L'OM a également récupéré son bourreau de l'année dernière, Alain Giresse. Les Marseillais sortent Versailles, Cannes en 16e, Lyon, et Lens en quart, de justesse (0-1, 0-0). En demi, Reims ne fait pas le poids et prend un 7-0 cumulé sur les match aller/retour.

C'est la première fois dans l'histoire de la Coupe de France que la finale oppose les mêmes équipes que l'année précédente. En tout, c'est la quatrième fois que les deux équipes s'affrontent en finale et l'OM mène 2-1. Aimé Jacquet est toujours l'entraineur des Girondins et il sait que ce ne sera pas la même affaire que l'année précédente, l'OM s'étant solidement renforcé. Malheureusement, cela ne suffira pas. L'OM n'arrive pas à se sublimer. Bordeaux marque rapidement (14e) mais, après la pause, l'OM revient plus conquérant et pousse pour égaliser. Les Girondins en profitent pour placer un contre assassin à la 88e. Les Bordelais s'offrent le Doublé tandis que l'OM échoue en championnat comme en Coupe à la seconde place. La dixième Coupe attendra.

Bordeaux - OM 1987 - Finale coupe de France... par didiereims

La passivité défensive de l'OM sur le deuxième but bordelais ressemble étrangement à la passivité de la défense 15/16.

1989 : le second Doublé

Comme en 1924, 1926 et 1927, l'OM se hisse trois fois en finale en quatre ans. Différence notable, là où les Olympiens des années 20 avaient gagné trois fois en autant de finales, les Olympiens des années 80 ont perdu les deux premières. L'obtention d'un dixième trophée, seuil ô combien symbolique, semble peser sur leurs épaules comme jamais. De plus, le niveau de la concurrence est bien plus élevé qu'autrefois.

L'OM 1989 est une équipe ultra-dominante mais, au lieu d'étriller ses adversaires, elle se contente de jouer sans forcer et accélère seulement quand il le faut. De cette façon, les Phocéens éliminent Biarritz, Quimper, Toulon et Rennes. La demi-finale contre Auxerre est un simple examen de passage (2-0, 0-1).

Une fois de plus de retour dans un Parc des Princes en majorité marseillais, contre le Monaco du jeune Wenger, le champion de France (depuis 3 semaines) est le grandissime favori. JPP ouvre la marque dès la 12e. Seulement 10 min plus tard, il s'offre un doublé mais Monaco réduit le score à la demi-heure de jeu par Dib. Les Marseillais reviennent très fort en deuxième mi-temps et JPP réalise le triplé (47e) ce qui n'empêche pas les Olympiens de continuer à pousser. A raison puisque l'incontournable Papin obtient un pénalty qu'il se charge lui-même de transformer... et non, Ettori empêche le quadruplé. Ce n'est que partie remise puisque Allofs, à la 65e, permet à Marseille de mener 4-1. Un écart déterminant puisque Monaco inscrira 2 buts par la suite (Dib, 72e et Amoros sur pénalty, 87e). Mais c'est trop tard, l'OM s'empare enfin de sa dixième Coupe de France et s'offre en prime un second Doublé après celui de 1972. De l'avis de nombreux observateurs, cette finale reste comme la plus belle finale de l'histoire de la Coupe de France.

Et hop, JPP qui claque la bise à Mitterrand, tranquillement.

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1991 : un doublé... de finales perdues

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Équipe type de l'OM en 1990-91.
Sources : France Football

Beaucoup de supporters olympiens estiment que cette équipe est le meilleur OM des années 90. Pourtant, l'année qui aurait pu être celle du premier Triplé ne sera même pas celle du troisième Doublé. Cet OM est une machine de guerre impressionnante et c'est en toute logique qu'il se qualifie sans difficulté pour les 16e de la Coupe de France après avoir éliminé Strasbourg, Dijon, le PSG, Nantes et Rodez et retrouve Monaco au Parc des Princes.

Nous sommes le 8 juin, quelques jours avant, le 29 mai, les Marseillais étaient à Bari et s'inclinaient aux tirs-au-but en finale de la Coupe des clubs champions face à l’Étoile rouge de Belgrade. Assurément pas la meilleure manière de préparer une finale de Coupe de France. Surtout que les Monégasques sont revanchards suite à leur défaite deux années plus tôt. Mais l'occasion est belle de chasser la déception par une belle victoire synonyme de onzième Coupe.

Marseille n'y arrive pas et, à la 90e, Gérald Passi, le frère de Franck, assassine l'OM et offre à Monaco sa seconde Coupe de France tandis que les Marseillais subissent leur deuxième défaite en finale en deux semaines. Cet OM si dominant ne sera "que" champion de France cette année.

Les preuves du crime.

 

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