Et la victoire caressa l'espoir de nous appartenir...

FOOTBLOGAWARDS | Basile Carmelo vous en parlait hier : OMForum a eu l'honneur de défendre les couleurs de l'OM dans les Foot Blog Awards, cérémonie sous forme d'élection récompensant les meilleurs blogs de football. Au delà du résultat, un récit initiatique de la folie du jeu.

En ce mercredi 4 mai, sur le réseau social Twitter, des sites de clubs de L1 se sont affrontés, le temps d’une élection, pour déterminer quel était le « meilleur blog » du foot français.

La sympathique compétition a été fidèlement retranscrite par CulturePSG (réprésentant du club parisien) dans un article rafraîchissant et très agréable à lire (même pour un marseillais), et nous vous invitons à le parcourir si vous voulez revivre cette journée. En résumé,  en quart de finale, OMForum a battu "Planète ASM" (Monaco) ; en demi, "Le Libéro Lyon" ; en finale, malgré 3000 marseillais et la mobilisation de tout un peuple sur le réseau, OMForum a perdu contre CulturePSG. Pour 21 voix. Vingt-et-une voix.

21 absents parmi 3000 présents. Peut-être étiez vous parmi ces 3000 voix marseillaises. Nous vous en remercions. Et peut-être n’y étiez-vous pas. Vous étiez 21 et vous n‘étiez pas là. Nous vous avons attendus, nous vous avons appelés, nous avons trépigné, espérant vous entrevoir. Vous n’êtes pas venus.

Un jeu, et bien plus que cela

Qu’importe, après tout ceci n’est qu’un jeu. Vous aviez sans doute mieux à faire, vous ne connaissez peut-être même pas Twitter, et tout cela vous parait puéril. Ça l’est assurément. Mais pardonnez notre enthousiasme, nous aurions tellement voulu partager cette joie simple et enfantine de la victoire issue d’un jeu, avec vous, 21 amis qui n’étaient pas là.

Un jeu, c’est aussi ce qu’est le football. Bien sûr, parfois, souvent, nos tripes se tordent et notre cœur se serre à le regarder, et nous pensons alors qu’il est sans doute bien plus que simplement cela. C’est un jeu qui peut avoir des  goûts de vie ou de mort, provoquer des vertiges de détresse, ou des cimes de jouissance. Dans ces moments, il est bon d’être ensemble, pour chanter sa joie ou pleurer sa tristesse. Dans ces moments, il est bon d’être 21 de plus, émotions à l’unisson.

La vie est un jeu

Vraiment, la vie n’est pas bien différente de ce jeu qu’est le football. Elle peut se jouer sur des détails, sur un coup de dés, un coup de quatre-cent-vingt-et-un. Elle peut se jouer à rien en somme, elle s’échappe en un instant après avoir mis neuf mois à éclore, elle meurt brutalement au terme des prolongations, ou sur un fait de jeu, un accident, un tacle du destin dans le temps réglementaire. La vie ne pèse rien, elle est légère comme la victoire, quand la défaite semble si lourde.

21 grammes. Non sans poésie, il est dit que 21 grammes est le poids de notre âme, le poids que nous perdons quand nous passons de vie à trépas, quand Hermès transporte notre âme de l’Olympe vers l’Autre Monde. 21 grammes qui séparent l’Homme de sa fin, c’est moins que le poids de ce ballon qui s’enfuit dans les filets, c’est même moins que le poids du sifflet qui crie la fin du match. C’est pourtant un symbole de la fragilité de ce que nous sommes. C’est la même fragilité qui sépare la victoire et la défaite, la joie ou la peine.

Nous sommes au 21ème siècle et il n’y a pas de héros. Le prétendu héros, seul, est impuissant face à la multitude. Alors, certains croient en Dieu. Dieu du football, Dieu de quelque chose. 21, nombre parfait selon la Bible est symbole de sagesse, de la lumière divine qui jaillit de la nuit la plus noire. Tout ceci est bien ésotérique, et il appartient à chacun d'y croire ou pas. Pourtant, vous, 21 qui n’étiez pas là, vous auriez pu être cette lumière, sans héroïsme et sans égo, juste par la force de votre présence collective. Plus que quiconque, vous auriez pu changer les choses.

Le doute et l'espoir

Si je vous raconte cette petite histoire sans importance, c’est parce que j’aimerais vous dire qu’il n’y a pas déterminisme, pas de fatalité, dans la vie comme dans le football.

Le 21 mai se déroulera la finale de Coupe de France entre l’OM et le PSG. Nombreux sont ceux qui déclarent que ce match est perdu d’avance pour les phocéens, et que la victoire est impossible. Avec force statistiques, ils prédisent un résultat aussi accablant et déterministe que le sont leurs certitudes.

J’aimerais leur dire qu’ils se trompent. Ceux qui ont des certitudes ne peuvent gagner et ils ont même déjà perdu. La certitude prend toute la place, chez le scientifique comme le poète, le prêtre ou l’instituteur. Là où il y a la certitude, il n’y a plus de place pour rien, ni pour la réflexion, ni pour les sens, ni pour l’espoir. Celui qui est certain de la défaite n’a plus d’espoir de victoire et nourrit déjà sa propre perte, pendant que l’espoir grandit à l’ombre du doute. Ceux qui doutent savent que le futur n’est pas certain, et que ni la victoire et ni la défaite ne sont encore écrits, n’en déplaise aux devins ou aux Cassandre.

J’aimerais dire aux 21 qui n’étaient pas là, qui n’éprouvent peut-être pas l’espoir qui nous a étreint aujourd’hui : doutez de la défaite comme de la victoire. L’espoir est fils du doute. De votre doute individuel naîtra votre espoir en la victoire. Vos 21 espoirs individuels deviendront un espoir collectif, 21 000 espoirs au Stade de France, 210 000 espoirs à Marseille, 2 100 000 espoirs en France. 21 espoirs sur la feuille de match ? L’espoir est contagieux.

Alors, amis 21, amis qui nous avez manqué aujourd’hui : si ce 21 mai vous êtes avec nous, si "la victoire caresse l’espoir de nous appartenir", enfin ensemble nous pourrons gagner. Vous en doutez ? Tant mieux.


Merci à Gary (@TheSpecialistOL) pour l'organisation de cette belle compétition. Nous reviendrons.

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