FINANCES DE L'OM | 2000-2001, atteindre le fond du trou ?

OMFORUM DÉCRYPTE | L'analyse des résultats de l'OM, à partir des comptes détaillés publiés au greffe, et des rapports de la DNCG, permet de constater que le club marseillais a connu des années très contrastées. Nous allons vous proposer une analyse et un bilan financier de ces différents résultats, en découpant les années selon les présidents en fonction. Cette série est consacrée à la deuxième partie des années RLD, celles de l'incroyable gaspillage.



2000-2001 : une flopée d’arrivées et de départs doivent entrainer une nouvelle dynamique pour relancer l’OM après une saison précédente calamiteuse. Mais les résultats ne suivent pas et pour la seconde saison consécutive, le club joue le maintien et termine à une minable 15ème place. Abel Braga qui était arrivé en début de saison est rapidement limogé pour laisser place à l’Espagnol Javier Clemente. Les Coupes sont encore une fois des campagnes ridicules. Mais l’événement de la saison sera le retour de Bernard Tapie en qualité de directeur sportif.

Cette saison 2000-2001 voit la poursuite de la dilapidation des actifs. Elle commence avec les départs en juin de Luccin, Dalmat, Pires, Montenegro, Porato, et les arrivées de dos Santos, Adriano, Marcelinho, Weah, Bernardi et Stankovic (les deux derniers au mercato d'hiver). Ce catastrophique mercato est piloté par le triumvirat Marchand-Di Meco-Dib.

Atteindre le fond du trou ?

Trois entraîneurs se succéderont sur le banc, soit Braga, Clemente et Ivic pour un très médiocre classement, l'OM terminant 15ème avec 40 points, sauvé avec 2 points d'avance sur le premier relégable.

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L'exercice a été marqué par une diminution importante des revenus en raison de l'absence de participation à une compétition européenne. Les achats se sont élevés à 51 millions d'euros et les ventes à 50 millions (dont il faut déduire 41 millions d'euros d'amortissements non réalisés, ce qui laisse très peu d'argent dans les caisses).

Les produits d'exploitation se sont élevés à 93 millions d'euros et les charges atteignent un niveau record de 124 millions d'euros (malgré une baisse de la masse salariale chargée à 31 millions d'euros). Le résultat d'exploitation est négatif de 31 millions d'euros et le résultat exceptionnel de 7 millions d'euros (dont une provision de 4 millions d'euros pour régler les litiges salariaux), ce qui aboutit à une perte finale catastrophique de 39 millions d'euros.

A l'époque, la valeur nette comptable des joueurs était révisée à chaque année en fonction de la valeur potentielle de revente du joueur, pour la 2ème année consécutive, cette valeur a été dépréciée, cette fois-ci de 10 millions d'euros, ce qui est un signal fort de l'effondrement de l'actif joueur.

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Au cours de l'exercice, l'OM a procédé à une affectation de la quasi totalité des pertes accumulées depuis 3 ans, et évaluées à 42 millions d'euros en diminuant le capital à 7 millions d'euros, qui est lors devenu inférieur à 50% du capital social. Cette situation est interdite par le code du commerce qui exigeait alors un apport sous peine de dissolution du club dans les 4 mois.

Un apport de RLD via Eric Soccer de 24,5 millions d'euros a par la suite permis de ramener le capital de l'OM à 31,5 millions d'euros. Ce sera le dernier apport majeur en capital au club de son vivant.

Pour résumer les interactions liés au capital qui ont eu lieu lors de cette saison :

-> capital en début d'exercice (42 millions) - pertes accumulées depuis 3 ans (35 millions) = 7 millions

-> capital (7 millions) < 50% du capital social

-> capital (7 millions) + injection de capital via Eric Soccer (24,5 millions) = 31,5 millions

-> capital en fin d'exercice (31,5 millions) > 50% du capital social

Un audit est demandé à PriceWaterhouseCoopers et le constat est encore une fois accablant, déroulé sur 144 pages lapidaires qui fustigent la gouvernance du club et les impacts financiers qui en découlent. « les actions prises émanent souvent d’initiatives personnelles au lieu de résulter d’un processus de décision logique. Ces actions privilégient tantôt l’aspect sportif, tantôt la rentabilité financière, tantôt l’image du club, tantôt la satisfaction des supporters en attribuant une vocation sociale au club, voire l’intérêt particulier. » Le rapport soulève également que la masse salariale chargée représente 87% du CA du club.A l’automne 2000, RLD annonce également chercher un repreneur pour vendre le club.
Cette saison « horribilis » s’achève par un virement effectué dans l’urgence de 23 millions d’euros, depuis sa chambre d’hôpital aux États-Unis, afin d’éviter au club la relégation décidée par la DNCG.

Pour remplacer Marchand, démissionnaire avant d'être démis, notamment sous la pression politique de Gaudin, qui venge alors son ami Di Méco, RLD reprend la présidence de l'OM en novembre 2000 et décide en avril 2001 de nommer deux personnages très encombrants pour lui, Dubiton comme directeur général et Tapie comme manager sportif.

 

 

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