FINANCES DE L'OM |1999-2000, la destruction de 3 ans de développement

OMFORUM DÉCRYPTE | L'analyse des résultats de l'OM, à partir des comptes détaillés publiés au greffe, et des rapports de la DNCG, permet de constater que le club marseillais a connu des années très contrastées. Nous allons vous proposer une analyse et un bilan financier de ces différents résultats, en découpant les années selon les présidents en fonction. Cette série est consacrée à la deuxième partie des années RLD, celles de l'incroyable gaspillage.



1999-2000 : coup de tonnerre à l’été 99 puisque Laurent Blanc quitte le club... Dalmat est recruté à prix d’or, Kaba Diawara et Bakayoko viennent renforcer l’attaque marseillaise... La saison est catastrophique, Courbis part au mercato d’hiver et les victoires face à Manchester United et Chelsea font à elles seules figures de points positifs d’une saison à vite oublier. Le mercato d’hiver est aussi agité que le mercato d’été avec les départs de Ravanelli et Dugarry. Ce dernier part après que les supporters s’en soient pris à lui lors d’un entrainement... Ambiance.

Le suisse Yves Marchand, cadre dirigeant très réputé d'Adidas, avait été nommé président de l'OM par RLD avec comme objectif de poursuivre l'amélioration des résultats sportifs, tout en rendant le club rentable. C'est peu de dire que l'objectif ne sera pas atteint.

La destruction de 3 ans de développement 

La saison 1999-2000 est marquée par d'importants bouleversements qui aboutiront à un des plus grands gâchis de l'histoire de l'OM et au début d'un incroyable gaspillage des ressources injectées par RLD pour faire grandir le club. Ce gâchis est essentiellement imputable à deux personnes, Rolland Courbis et Yves Marchand.

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Rolland Courbis, grisé par l'excellente saison qui vient de se terminer, décide dès le début de saison de bouleverser totalement l'équipe en remplaçant Roy, Blanc, Domoraud, Gourvennec, Bravo et Camara notamment par Berizzo, de la Peña, Montenegro, Dalmat et Bakayoko. Cette frénésie de transferts s'explique en partie par les commissions touchées par Courbis sur les transferts, ce qui l'incitait à multiplier les opérations. À noter que ce sont les transferts de l'époque Courbis qui vont entraîner la condamnation de RLD, ce qui va changer pour toujours sa vision de l'OM.

Courbis délaisse ensuite le sportif pour l'extra sportif et entame un bras de fer avec Marchand, tout d'abord en savonnant consciemment la planche du préparateur sportif Jean-Pierre Egger, puis en essayant de se faire nommer manager général, ce que refuse catégoriquement le suisse. Leurs relations exécrables et les mauvais résultats, l'OM étant neuvième du championnat et humilié en LDC, aboutissent au licenciement de Courbis en novembre 1999 et à son remplacement par Casoni.

Le gaspillage de l'actif joueurs se poursuit au mercato d'hiver avec les départs de Ravanelli et Dugarry. Malgré l'objectif fixé à Casoni d'atteindre le podium, les résultats ne s'améliorent pas, ce qui n'est pas surprenant, et l'OM termine 15ème avec 42 points, en se sauvant au goal average à la dernière journée.

Les résultats financiers sont également très moyens, malgré des produits s'élevant à 106 millions d'euros grâce à la participation en ligue des champions, avec des charges de 109 millions d'euros (dont une masse salariale chargée de 36 millions d'euros). Ce sont les résultats exceptionnels, déficitaires de 8 millions d'euros (dont une partie a probablement été liée à la perte de valeur des joueurs sous contrat), qui contribuent beaucoup au déficit final de 12 millions d'euros.

L'OM connaît également une modification de son statut juridique, en passant de société anonyme à directoire et conseil de surveillance à société anonyme à conseil d'administration le 17 février 2000. Cela a pour conséquence d'accentuer les pouvoirs d'Yves Marchand qui n'a plus de comptes à rendre qu'à l'actionnaire.

 

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