FINANCES DE L'OM | 2008-2009, une fin sous forme de chant du cygne

OMFORUM DÉCRYPTE | L'analyse des résultats de l'OM, à partir des comptes détaillés publiés au greffe, et des rapports de la DNCG, permet de constater que le club marseillais a connu des années très contrastées. Nous allons vous proposer une analyse et un bilan financier de ces différents résultats, en découpant les années selon les présidents en fonction. Cette série est consacrée aux années Diouf, qui auront permis au club de retrouver des bénéfices et de rembourser RLD.



2008-2009 : L’OM, amené par Gerets, perd au mercato Nasri et Cissé mais arrache Ben Arfa à Lyon. L’équipe marseillaise a fière allure et va réaliser une saison magnifique en ne perdant que 5 matchs et en terminant 2ème à seulement quelques journées de la fin... Le parcours en Ligue des Champions s’arrête à nouveau au 1er tour mais l’OM va arriver jusqu’en ¼ de la Coupe UEFA éliminé par Donetsk. La Coupe de France et la Coupe de la Ligue sont 2 échecs dès les 1/16ème de finale. La révélation de la saison est l’avènement définitif de Valbuena qui devient l’un des leaders de l’équipe. Avant la fin de saison, Gerets annonce qu’il ne restera pas et Didier Deschamps s’engage pour la saison suivante.

 

L'OM commence donc la saison 2008-2009 avec une vente majeure, celle de Samir Nasri à Arsenal pour 15 millions d'euros. Afin de le convaincre de prolonger son contrat, l'OM lui verse néanmoins une prime extraordinaire de 5,5 millions d'euros (prime qui fait l'objet d'investigations sur ses modalités).

Suite aux deux premiers matchs de Cissé sur le banc, RLD exige le départ du plus gros salaire de l'effectif, mais la masse salariale poursuit son augmentation avec les recrutements de Hilton, Koné et Ben Arfa. La masse salariale chargée atteint désormais 75 millions d'euros.

Diouf2L'OM se qualifie heureusement pour les poules de Ligue des Champions en passant le tour préliminaire contre Brann Bergen.

La saison est une nouvelle fois particulièrement chaotique en coulisses, marquée par le psychodrame RLD/Diouf/Gerets qui aboutit au départ du lion de Rekem pour le Golfe et surtout par les conflits de gouvernance entre Vincent Labrune et Pape Diouf.

Mécontent de voir que Diouf ne tient pas compte de ses exigences, RLD nomme Labrune président d'Eric Soccer en plus de ses fonctions de président du comité de surveillance. Diouf continuera à se braquer et ne survivra pas à ce conflit en étant remercié par un RLD pratiquement sur son lit de mort.

En mai 2009, alors que RLD vivait ses derniers jours, il prend la décision d’intervenir pour obtenir une revalorisation du contrat avec Adidas plus favorable pour l’OM. Il envoie un mail à Eric Stamminger, un des dirigeants d’Adidas, en lui donnant un ultimatum : si les conditions financières n’étaient pas revues en urgence, l’OM changerait d’équipementier et signerait avec Nike. Peu avant sa mort, la réponse arrive, si l’OM signe une prolongation de contrat, les redevances sont doublées en passant de 5 à 10 millions par an.
Dernier cadeau avant sa mort, à la fin du mois de juin, il décide de ne pas activer la clause de retour à meilleure fortune pour permettre à l’OM de recruter Lucho.

Sportivement, et malgré tous ces écueils, l'OM échoue de très peu dans sa quête du titre en terminant à trois points d'un Bordeaux qui gagne ses 8 derniers matchs, porté par un Gourcuff stratosphérique.

L'OM a pris des risques pour cette saison 2008-2009 en budgetant visiblement une deuxième place en championnat afin de pouvoir investir en transferts.

Diouf1

Heureusement, le classement final est compatible avec celui qui avait été budgeté et l'OM réussit à équilibrer presque parfaitement son budget. La qualification pour la phase de poules de LDC permet de dégager un bénéfice égal aux ventes effectuées durant l'exercice, notamment celle de Nasri et de 4 autres joueurs portant les revenus nets à 13 millions d'euros. Cela permet à nouveau à Eric Soccer de ponctionner 13,1 millions d'euros.

Les années Diouf auront donc été marquées par un retour à l'équilibre budgétaire, et de belles plus-values sur les transferts de Ribéry et Nasri, qui auront permis à RLD et Eric Soccer de générer des revenus très intéressants.

Diouf3

Il laisse donc un club en très bonne santé financière, avec des capitaux propres de 26 millions d'euros, et des abandons de créance avec clause de retour à meilleure fortune s'élevant à 28 millions d'euros. En revanche, le club a désormais l'obligation de finir 2ème ou de vendre des joueurs pour équilibrer son budget, en raison notamment d'une masse salariale qui semble hors de contrôle.

 

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4 comments

  1. Latche 27 novembre, 2015 at 00:34

    Oh que oui j’ai bien lu ce dossier, et j’ai également de la mémoire!
    Je ne me souviens que trop bien du marasme dans lequel baignait l’om entre 99 et 2002 avec des descentes en D2 évitées de justesse et une floppée de transferts douteux…
    D’ailleurs à l’arrivée de Bouchet le club connaissait un déficit de plus de 40 millions.
    Alors certes Bouchet n’a pas tout bien fait en tant que président (rahhh la vente de Drogba) mais au moins a-t-il permis au club de retrouver un tant soit peu de stabilité.

  2. J. Edgar Kieros 25 novembre, 2015 at 12:16

    Au bilan de tes chiffres urba, Diouf me semble être le seul parmi Courbis / Marchand / Tapie / Bouchet à avoir « rendu » un club en meilleure santé financière qu’il ne l’avait trouvé, et même le seul à l’avoir rendu en bonne santé tout court ?

    (Certes, avec une masse salariale qui est une bombe à retardement, comme tu l’as souligné)

      • J. Edgar Kieros 26 novembre, 2015 at 11:49

        Je pense que tu as mal lu le dossier, mon cher Latche 😉

        Je cite urba, fin de saison 2004-2005 : « déficit d’exploitation avoisinant 30 millions d’euros »

        Certes, Bouchet n’était plus là depuis novembre 2004, mais ce budget et cette trajectoire financière fatale, ce sont bien les siens, et Diouf qui doit assumer ces errements.

        Diouf, lui, a quitté le club avec des bénéfices.

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