Pourquoi l'OM est-il pauvre alors que sa présidente MLD est riche ?

BILLET | Alors que les ennemis parisiens et monégasques, sous contrôle de puissants millionnaires étrangers, enchaînent les achats de grands joueurs, les supporters marseillais se demandent pourquoi MLD, Margarita Louis Dreyfus, 9° fortune française et à la présidence d’un groupe de 5 milliards d’euros, ne veut pas investir quelques dizaines de millions pour construire un OM compétitif. Elle qui entend défendre l’héritage de son défunt mari qui était attaché au club, dont le fils Kyril est un inconditionnel. OMForum va essayer de répondre à cette délicate question.

MLD

Retour en arrière

En 1996, Robert Louis Dreyfus décide de racheter le club. Président d’Adidas, il veut contrer l’offensive de Nike sur le territoire français, et par la même occasion se lancer dans un business tout nouveau pour lui : un club de football. Le nouvel actionnaire et président veut se donner les moyens de ses ambitions et décide de mettre de l’argent pour construire une équipe compétitive. Mais la maladie le rattrape et il doit très vite déléguer la présidence du club pour aller se soigner aux Etats Unis.

2004

Robert Louis-Dreyfus se sachant sur la fin de sa vie, décide de reprendre le contrôle du groupe Louis Dreyfus. Mais la situation de l’OM inquiète au sein du groupe : en l’absence de RLD, le club a chuté sportivement malgré des investissements colossaux (on parle de plus de 200 M€ en 8 ans).

Les actionnaires du groupe Louis-Dreyfus ont peur que RLD puise dans les finances du groupe pour renflouer le club. De son côté, RLD ne veut pas que les actionnaires du groupe mettent la main sur le club de peur qu’il ne soit qu’un actif de plus, dans lequel on puise s’il dégage des bénéfices.

C’est RLD et ses conseillers qui offrent la solution : le club passe sous le contrôle d’une société anonyme sportif professionnelle, Eric Soccer, détenu à 99% par RLD en son nom propre. La conséquence est que seule la fortune personnelle de RLD peut alimenter les caisses du club. Et pour rassurer ses conseillers, RLD consent à mettre en place un conseil de surveillance chargé de vérifier que l’argent du club est bien utilisé avant que l’actionnaire n’injecte de nouveau de l’argent.

2009

RLD décède de sa leucémie. Selon sa volonté, la SASP qui gère le club est placé sous la tutelle de deux proches conseillers ainsi que de sa femme Margarita Louis Dreyfus.

Tout comme les autres actifs qui sont bloqués sur un trust et la fortune personnelle de RLD, le club reviendra aux enfants de Robert et Margarita : Eric, 23 ans, et les jumeaux Kyril et Marcel, 17 ans cette année, l’année de leur 25 ans. Margarita n’a qu’un rôle de conseiller, aucun pouvoir décisionnaire.

2011

Margarita réussit à obtenir le contrôle de la SASP. Elle supprime le conseil de surveillance pour un conseil d’administration présidé par Vincent LABRUNE, ex-président du conseil de surveillance et très proche conseiller de la famille Louis-Dreyfus.

Aujourd’hui, après sa manœuvre de 2011, Margarita a tout pouvoir décisionnaire sur le club et sur les investissements. Mais l’héritage de RLD est bloqué sur des trusts de droit étranger avec interdiction de vente des actions avant 93 ans, et la fortune des trois enfants est gérée par une banque d’affaire sur laquelle Margarita n’a aucun droit. Elle ne peut donc investir dans l’OM que de sa fortune personnelle, estimée à 300 M€ dont une grande partie en biens immobiliers. Ce qui limite tout investissement de masse.

Un avenir plus radieux ?

La SASP reviendra aux trois enfants de Margarita à leurs 25 ans respectifs.

Eric, l’aîné, à déjà annoncé qu’il ne voulait pas du club. Il y a de fortes chances qu’il vende sa part. Kyril aime l’OM et veut le récupérer. Il se murmure déjà qu’il veut racheter la part de son frère. Les souhaits de Maurice restent aujourd’hui inconnus.

Mais chacun des trois frères récupèrerait en plus de ses parts dans l’OM un pactole très intéressant, de l’ordre du milliard d’euros. Si Kyril rachète les parts de ses frères, il pourrait prendre les rênes du club et y injecter une somme suffisante pour reconstruire une équipe compétitive. Encore faudrait-y avoir une structure de club compétente pour ne pas gâcher cet argent.

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