La stratégie Bielsa, une domination physique plutôt que tactique ?

OMFORUM DECRYPTE | La semaine passée, Francis le belge Jan van Winckel a publié un diaporama récapitulatif de la saison de l’OM sur le plan physique. Même si le corpus de données est relativement faible, nous avons essayé d’extraire de ces slides le maximum d’informations et de les rapprocher des performances de l’OM.

Histoire de voir si ce que nous ont raconté les grands médias était basé sur quelque chose d’autres que leur haine de Bielsa, la peur de leur big boss, ou le pognon qu’injecte massivement un pays du golfe dans leurs caisses ?



Passons en revue les informations de Jan Van Winckel, slide par slide:

Slide 2 et 5: L’OM supplante toujours ses adversaires sur les sprints

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Les graphes représentent la distance parcourue par l’ensemble de l’équipe au dessus de 24km/h (qui correspond à un sprint modéré pour un joueur pro, et à un aller simple vers la morgue pour votre voisin obèse) comparée à celle de ses adversaires. Sur ces deux slides, il est dommage qu’on n'ait pas d’indication sur les équipes adverses en bas, mais l’information principale passe : l’OM a toujours supplanté ses adversaires sur la distance parcourue au sprint.

Comme on est quand même balaise sur OMForum, on a réussi à obtenir les adversaires auxquels correspondaient ces données, on a fait jouer notre carnet d’adresse, remué ciel et terre pour finalement le pomper sans vergogne 2 slides plus loin. Vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez de lire des papiers avec un tel niveau d’expertise, et ouais !

Slide 3 : le « Positive/Negative split »

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- Mais pourquoi que le 3 il est après le 5 ?

- Et pourquoi pas bordel, depuis quand je dois me justifier, t’es qui toi d’abord pour me juger, mon père ?

 

Le slide 3, donc, représente la différence de distance parcourue entre la première et la seconde mi-temps. Il n’y a pas d’indication sur la base de ce chiffre, mais il y a fort à parier que ce soit la différence moyenne par joueur, en mètres.

Si le nombre est positif, nos joueurs ont plus couru en seconde période, sinon bah, moins, du coup, ducon. Ça traduit ce qu’on appelle en athlétisme le négative ou le positive split.

Sur un marathon, par exemple, un négative split (donc les 21 derniers km courus plus vite que les 21 premiers) traduit souvent une course mieux maîtrisée, qu’on a pu contrôler et qu’on n'a pas subie, et durant laquelle on a su en garder sous le pied pour le sprint final. Beaucoup de records du monde de fond et demi-fond, dont l’actuel du marathon se sont courus en négative split, pour vous donner une idée.

En foot ce n’est pas aussi simple que ça, parce que si tu mènes 4-0 à l’heure de jeu, tu vas mettre le pied sur le ballon, t’as pas de record du monde à battre t’façons... et à contrario, si tu fais 0-0 à domicile contre triffouillis-les-oies, et que t’as peur pour le pare-brise de ta Porsche toute neuve, tu vas être tenté de te bouger un peu le fion. Dans le premier cas tu risques donc de finir en positive split avec un très bon résultat, et dans un second cas, en négative split et pourtant te lier d’amitié avec Olivier de Carglass.

À première vue, on ne peut donc pas vraiment généraliser sur cette donnée. Mais bon, on va voir ce qu’on peut faire, on est pas à l’abri de faire un raccourci facile ou de sacrifier notre âme sur l’autel du Bielsisme. On fait quasiment du journalisme, et ouais mon gars, comme les grands.

 

Analyse comparative

Voici le tableau récapitulatif que nous avons reconstitué afin de recroiser les données avec les dates, les résultats, mais aussi avec le classement final de l’adversaire.

Basés sur ce tableau, nous vous proposons quelques graphiques d’analyses:

 

L'OM sait économiser ses efforts quand il mène au score

Sur ces 2 graphiques, on voit bien que, d'une manière générale, les matchs contre les équipes du haut du classement ont assez logiquement une intensité physique plus importante.

Assez bizarrement, par contre, on cavale plus dans les matchs contre les mal classés que dans ceux contre les équipes du ventre mou du classement. En regardant le nuage de points, on voit que les matchs contre Guingamp et Nice de fin janvier (joués sans les CANistes) plombent carrément la moyenne des matchs contre les équipes du second tiers et qu'à contrario le Lens-OM dope bien la moyenne des matchs contre les équipes du dernier tiers.

On voit aussi, et c'est plutôt une surprise par rapport au ressenti, qu'il semble que nous sachions économiser nos efforts quand nous menons au score, puisque les matchs dont nous sortons victorieux ne sont clairement pas les matchs durant lesquels nos joueurs courent le plus.

Quand l'OM accélère en 2ème mi-temps, l'OM gagne

 

Le premier diagramme tend à montrer que notre capacité à accélérer en second période est primordiale.

Le nuage de points qui suit confirme d'ailleurs ce point, on y voit bien que la majorité de nos défaites interviennent sur des matchs que nous avons joué en positive split (pour ceux qui ne suivent pas, avec plus de distance parcourue en première qu'en seconde période).

Notre capacité à en garder sous le pied est donc primordiale puisqu'elle impacte directement le résultat du match.

 

Quand l'OM faiblit physiquement, l'OM perd

Bon  bah là, on voit pas grand chose, très honnêtement, je vous les mets surtout parce que je me suis cassé le cul à les faire ! Blague à part, ça montre, encore une fois, qu'on a moins dominé physiquement les matchs lors de nos défaites.

 

Une saison construite sur la domination physique

Le rapprochement des données physiques et des résultats est très instructive.

En effet, la saison de l'OM semble s'être construite avant tout sur une domination physique plus que technique ou tactique. Dès que nous n'arrivons pas à imposer notre rythme, ou que l'adversaire est aussi très costaud, nous avons du mal à nous imposer et même à ne pas perdre.

 

Demain, suite et fin : Le passage à vide de l’OM, une baisse morale, pas physique ?

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