J'étais tranquille j'étais peinard
On était en plein mercato
Labrune se pointe goguenard
Avec sa tête de falot
Et y s'est approché de moi
Et y m'a regardé comme ça:"T’as des noms,
champion ?
C’est tout bon !
On va claquer 35 patates
Tu vas voir ici c’est l’éclate »
2 mois plus tard y’a plus une thune
On traîne le loft comme une enclume
Et Labrune veut m’faire la leçon,
Moi j'lui dis: "Kesqu’t’es con"Tu as voulu la jouer fine
J’te défonce en conférence
En janvier si ça patine,
Tu m’reverras plus en France.J'étais tranquille j'étais pénard
Je r’gardais une vidéo
Quand je vois entrer un gros noir
On aurait dit un cachalot
Pis y m'a tapé sur l'épaule
Puis y m'a r'gardé d'un air drôle:"J’suis un gardien
copain
qui lâche rien
Devant moi les attaquants flippent
J’suis capitaine de cette équipe »
A Bastia, dès le premier tir
Comme du papier il se déchire
Et me demande mon opinionMoi j'lui dis: "Kesqu’t’es con"
Il a perdu du poids
Ouvert ses yeux pour de bon
S’il se troue encore une fois
Je le mets au marathonJ'étais tranquille j'étais pénard
Je préparais un entraînement
Passi se ramène l’air hagard
Essaie de comprendre vain'ment
Puis il s’est approché de moi
Et m'a demandé d'un air bête:"L’entraînement, gars
il s'arrêt'ra
pour l'pastaga ?
Y’a tous les joueurs qui tirent la langue
Avant, la s’maine c’était la glande
Avec José pas de tactique
L’entraînement c’était en statique
on faisait du tennis-ballon"Moi j'lui dis:" Kesqu’t’es con "
Rajoutez les journalistes
un épicier traducteur
un intendant fantaisiste
vous comprendrez ma douleurLa morale de cette pauvre histoire
C'est qu'quand t'es tranquille et peinard
A l’OM y’a des gros jobards
Qui te raconte que des bobards.
Quand t’es entraîneur en Ligue 1
Que tu veux quelques résultats
Faut au moins am’ner tes adjoints
Pour ne pas devenir fada.
